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Publié le par Ambre

Il y a sous les étoiles une petite fille qui chante son bonheur d'être au monde et de courir dans les rues désertes, il y a sous la lune cette lueur d'espoir d'un monde différent, insoucieant et heureux, il y a dans cette brise qui se faufile dans ses cheveux les mille étincelles de l'espoir, et dans son rire la joie d'être soi, entière. Combien de joies, combien de peines, avant de s'apaiser enfin sous ce ciel ? Il y a dans un champ éclatant d'or, un petite fille qui court à perdre haleine, et qui hurle d'excitation face à la vie qui s'annonce, il ya sous le soleil de plomb ce doux apaisement, à l'ombre, près d'une source aux harmonies mélodieuses, et ce soulagement quand enfin l'orage éclate et s'apaise. Combien de ces moments encore avant de trouver la paix ? Que vaut aujourd'hui, que vaut demain, quand la course du temps balaie bonheurs et chagrins d'un soupir, et quand la vie est si précieuse parce qu'elle est si fragile, si éphémère ? Comment sauver le rire d'un enfant de son inéluctable oubli ? Où va le coeur qui crie son amour et sa douleur, et où est la vérité dans ce monde où les pensées disparaissent comme une pétale de pâquerette emportée par le vent ?

 

Avant, je cherchais un état stable, quelque chose qui me conviendrait pour toujours et qui je changerai jamais. Dans mon esprit, on atteignait un certain point dans sa vie où tout était parfait, et où tout pouvait donc s'arrêter, comme une apothéose formidable et éternelle. La réalité est tout autre. La petite fille s'essouffle, le jour se lève ; il n'y a pas de nuit étoilée perpétuelle. L'éternité n'est qu'une conception biaisée de l'esprit, et elle n'existe pas. Je ne vois plus de raison d'y aspirer ; pourquoi ne pourrais-je pas enchaîner plusieurs états différents et plaisants ? Et puis, je crois que j'ai aussi droit à la tristesse, elle fait partie de ce que je suis. Elle fait partie du monde. Le seul moment où je peux atteindre cet état de perpétuité bienheureuse et douce-amère, c'est en lisant des romans. Là, rien ne bouge, tout est figé et si vivant. Est-ce que c'est cela, le bonheur, devenir un personnage de roman ?

Publié dans Gouttes d'écrits

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